Disquaire Day 2025, les 5 vinyles qui font battre le cœur (selon Pangée Media)


Chaque année, la même histoire : une liste tombe, et quelque part, un nom nous arrête. Un frisson, un souvenir, une envie.

Le Disquaire Day n’est pas qu’un rendez-vous pour collectionneurs pressés. C’est un hommage aux disques qui comptent, aux éditions qui manquaient, aux instants que seule la matière vinyle peut faire durer.

Cette année, Pangée Media a choisi cinq vinyles qui racontent une histoire, un moment, une émotion — cinq sorties qui méritent qu’on s’arrête.
Cinq raisons de faire la queue devant un disquaire.

1. Air — Moon Safari (Live & Demos)

Certains albums traversent les décennies comme des rêves qu’on n’a jamais vraiment quittés. Moon Safari, paru en 1998, est de ceux-là.
Avec cette édition inédite mêlant enregistrements live et démos, Air nous invite à remonter dans l’atelier secret de leur chef-d’œuvre.
On y entend les esquisses d’"All I Need", les versions déshabillées de "La Femme d’argent", la respiration d’un son qui flotte encore, vingt-cinq ans plus tard, au-dessus des villes fatiguées.
Ce vinyle n’est pas une redite : c’est une archéologie sensible. Il redonne chair à un album trop souvent idéalisé.
Pressage limité, livret intérieur, son analogique préservé : un must pour les rêveurs conscients.

2. Gorillaz — Demon Days – Live at the Apollo

C’est un concert que beaucoup ont regretté de manquer. Et jusqu’ici, ils n’avaient que des vidéos YouTube pour s’en consoler.
Ce pressage vient réparer une frustration de 2006 : le live à l’Apollo Theater de Harlem, durant la tournée Demon Days, enfin sur vinyle.
Damon Albarn y est en grande forme, ses musiciens aussi. Les invités — De La Soul, MF DOOM, Ike Turner — donnent au concert une densité unique. Ce n’est plus seulement Gorillaz : c’est une scène vivante, un orchestre hybride, une création totale.
Le mix est chaud, précis, ample. L’objet est à la hauteur : double LP, artwork soigné, mastering dynamique.
C’est un disque qu’on écoute fort, en bougeant un peu la tête, et en se disant : j’y étais presque.

3. Fred Again… — Actual Life Piano (Volumes 1, 2, 3)

Trois vinyles, trois volumes, une intention unique : revenir à l’essentiel.
Fred Again, qu’on connaît pour ses morceaux électroniques sensibles, propose ici des versions piano de ses titres les plus marquants. Et tout change.
La pulsation devient souffle. Les textures laissent place au silence.
On découvre un autre musicien : un compositeur pur, au service de la mélodie et du souvenir. Chaque note semble chercher à retenir un instant, à prolonger une sensation.
C’est sobre, humble, bouleversant.
L’édition est simple mais élégante, fidèle à la beauté nue de la musique. Un triptyque pour les soirs calmes et les jours suspendus.

4. Isabelle Campbell & Mark Lanegan — Keep Me in Mind Sweetheart

Un duo qui a toujours sonné comme une évidence. D’un côté, la voix claire, presque murmurée, d’Isobel Campbell. De l’autre, le grain sombre et granuleux de Mark Lanegan. Ensemble, ils tissent des ballades qui ressemblent à des lettres non envoyées.
Cet EP, pressé pour la première fois en vinyle, redonne à ces chansons une matérialité qu’elles méritaient depuis longtemps.
Les arrangements sont discrets, mais profonds. La musique avance lentement, sans chercher à plaire. Elle touche pourtant à chaque fois.
C’est le genre de disque qu’on écoute dans une pièce presque vide, en regardant la lumière tourner sur les murs. Une délicatesse rare, à saisir tant qu’elle existe.

5. Oasis — Time Flies (1994–2009)

Oasis, c’est une époque. Une arrogance. Une série de morceaux que l’on connaît tous, même sans le vouloir.
Mais ce coffret, lui, va au-delà de la nostalgie. Il regroupe tous les singles sortis entre 1994 et 2009, de Live Forever à Falling Down, en passant par Wonderwall et Don’t Look Back in Anger.
Ce n’est pas une compilation : c’est un panorama, une ligne de crête. On y entend les débuts flamboyants, les excès, les retours, les accidents.
Et surtout, on redécouvre un groupe capable de tubes imparables, même dans ses périodes les plus bancales.
Coffret multiple, qualité audio soignée, livret illustré : c’est la grande histoire d’Oasis, dans ce qu’elle a de plus brut, de plus vrai, de plus irrésistible.

Où aller ?

Il y a sans doute, tout près, une boutique que vous n’avez jamais osé pousser. Le Disquaire Day est le moment idéal. Ce jour-là, la porte est déjà entrouverte. Il ne vous reste qu’à entrer.

Vous trouverez la liste des disquaires participants ici :
www.disquaireday.fr/disquaires

Prenez le temps. Laissez-vous surprendre.
Et souvenez-vous qu’un disque qu’on achète, ce n’est pas seulement un objet qu’on possède, c’est une histoire qu’on décide de continuer.

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